Un phénomène qui, s’il part d’une bonne intention peut entraîner des conséquences psychologiques et sociales pour l’enfant… Alors, êtes-vous un hyperparent ? Intéressons-nous tout d’abord au terme forcément ambigu tant le préfixe « hyper » est tantôt associé a des qualités : « hyper cool », « hyper sympa » « hyper zen » ou tantôt assimilé à un symptôme tel «l’hyper activité ». C’est effectivement cette dualité que l’on retrouve derrière le terme d’hyperparentalité.

Rassurons-nous, l’hyperparentalité n’est pas une maladie mais une tendance éducative qui transcrit les exigences du monde actuel très centré sur la performance. Alors comment s’assurer que nos enfants grandissent dans la joie, deviennent des adultes épanouis, heureux, qu’ils réussissent dans un monde qui prône l’hyperperformance en toile de fond ? Qui plus est, en tant que parent on se remet souvent en question. « Suis-je un bon parent ? » « devrais-je en faire davantage ? » tout est une question d’équilibre.

Bruno Humbeeck, psychopédagogue à l’université de Mons, utilise trois images pour illustrer l’hyper- parentalité. Ce sont les métaphores du parent-hélicoptère, du parent-drone et du parent-curling.

Regardons de plus près ces trois postures !

Le parent hélicoptère

L’image du parent hélicoptère reprend celle d’une figure paternelle ou maternelle qui tourne sans cesse au-dessus de son enfant. Des phrases de type « que fais-tu, où vas-tu » sont souvent entendues et appliquées au domaine de l’orientation « où en es-tu dans tes recherches » « quand vas-tu te renseigner : auprès de qui, avec qui ? » reviennent régulièrement. Soucieux du bonheur et de la réussite de son enfant, ce parent invite son ado à explorer le monde tout en restant à forte proximité, avec un souci de contrôle très marqué. En contrepartie, cette surprotection invite l’adolescent à considérer le monde extérieur comme source de danger et l’incite à rester finalement dans sa chambre devant son écran pour partir à la découverte d’un autre monde.

Le parent drône

Parlons maintenant du parent-drone qui est animé par une obsession : le souhait d’une réussite totale de son enfant. Pour lui, il est essentiel d’identifier la meilleure école, la meilleure filière, le meilleur parcours,  c’est-à-dire offrir un monde parfait à son enfant. Surinvesti dans le repérage de ce qui pourrait correspondre aux envies de son ado, le parent-drone peut également être source d’épuisement pour lui ; mais aussi pour son enfant. Face à tant de prévenance, la pression est forte pour l’adolescent qui mobilise tous ses efforts pour se montrer à la hauteur de temps de prévenance. Si le succès de l’enfant est l’objectif recherché, ce but ultime implique également qu’il réussisse à acquérir son autonomie. Or, dans ce cas de figure, l’autonomie est bridée.

Le parent curling

Enfin évoquons le parent curling, dont l’image est associée à celle des membres d’une équipe de curling qui canalisent tous leurs efforts pour préparer le terrain afin que la trajectoire de l’objet soit la meilleure possible. C’est ce que fait ce parent qui pour garantir le succès de son enfant investit beaucoup d’énergie pour contrôler le mieux possible sa trajectoire future, en évacuant tout obstacle qui pourrait obstruer ce parcours. A l’image de l’objet qui glisse sur la glace, l’enfant glisse sur une piste parfaitement entretenue. Or, les parents curling devraient « préparer l’enfant pour la route, au lieu de préparer la route pour l’enfant » comme le précise Julie Lythcott-Haims, auteur et ancienne doyenne des premières années de Stanford.

Les risques de l’hyperparentalité

In fine, dotés des meilleures intentions, ces différents types de parents garantissent-ils l’épanouissement de leur enfant ? Pas sûr ! Les adolescents qui grandissent dans un contexte d’hyper implication parentale peuvent présenter des difficultés de type : perte de confiance en soi, anxiété, conflits…  Alors, faisons-nous partie forcément de la catégorie hélicoptère, drone ou curling ? Soyons plus nuancés, ces trois catégories peuvent revêtir différentes formes et posséder diverses intensités ; l’hyperparentalité est une tendance plus ou moins affirmée selon les cas et il ne s’agit donc pas d’un diagnostic binaire qui différencierait l’hyperparent du parent normal… Mais prêtons attention peut-être à une tendance plus ou moins affirmée chez chacun de nous !

L’équilibre de la parentalité

La parentalité est un jeu d’équilibriste entre bienveillance et vigilance et ce plus particulièrement à un moment où les enjeux d’orientation sont forts. Sortir de cette tendance à l’hyperparentalité consiste probablement à reconsidérer l’objectif d’être un parent parfait d’un enfant parfait qui doit s’engager dans un parcours scolaire parfait. C’est peut-être rester un parent humble qui reste motivé sur le long terme et c’est d’autant plus capital puisque la parentalité est un engagement pris pour de longues années voire pour toute une vie… Il est donc indispensable pour cette course de fond de ne pas dépenser ses forces dès le départ, de ne pas s’épuiser en début de parcours et au contraire de mobiliser endurance et persévérance dans la durée !

Cet épisode est proposé par Nathalie MORAND

Faire le choix d’une orientation pour votre enfant est un moment crucial à double titre, puisqu’il s’agit à la fois de sélectionner un parcours d’orientation et de revivre également une étape que vous avez également franchie au cours de votre adolescence.

En fonction de votre histoire, de vos modèles, des héritages qui viennent colorer l’appartenance à une lignée professionnelle, si dans votre famille vous êtes par exemple agriculteur ou médecin de père en fils, certaines tendances, voire certains syndromes peuvent se manifester et colorer vos comportements. Vous vous reconnaîtrez peut-être dans ceux-ci :

Le syndrome d’interférence ou de réussite par procuration

Vous guidez intensément votre enfant dans une exploration de son orientation et le guidez en fonction de vos propres attentes et ambitions de parents. Vous ne faites plus la différence entre vos propres besoins de réalisation et ceux de votre enfant. Vous influencez fortement la direction des recherches d’information. Vous y consacrez du temps et de l’énergie comme s’il s’agissait de votre propre orientation

Le syndrome de la censure

Le milieu social dicte les perspectives d’orientation. Il n’est donc pas possible et donc impensable d’imaginer s’engager dans une autre voie que celle dictée par le milieu ambiant et l’entourage proche.

Le syndrome de l’autorité

Ce style autoritaire plus ou moins conscient décrit un syndrome qui incite votre enfant à se conformer à votre avis. Animé par les meilleures intentions, vous savez ce qui est juste pour lui, sélectionnez les informations qui confortent vos convictions et écartez tout ce qui est méconnu.

Le syndrome de l’indulgence

Permissif et indulgent, vous valorisez les dimensions émotionnelles de proximité et d’accord. Vous accordez une grande liberté à votre enfant pour agir selon son désir. Vous considérez que le contrôle limite le développement et percevez votre rôle essentiellement en termes de présence affective à laquelle l’enfant peut faire appel selon ses propres demandes. Cette posture limite toutefois la présence de points de repère et de méthode pour structurer une démarche d’orientation.

Le syndrome du rêve brisé

Ce syndrome conduit les enfants à ne pas tenter une orientation qui apparaît inaccessible, protégé par des parents qui ne veulent pas l’exposer à une prise de risque selon eux trop forte. Ce syndrome est souvent caractéristique des parents qui ont peur pour leurs enfants et qui sont soucieux d’incarner un rôle de protection (attention au risque de surprotection !) mais qui peuvent également ne pas écouter leurs rêves.

Alors quelle posture adopter ?

De préférence une posture de soutien :

Accompagnez, encouragez et conseillez votre enfant dans son exploration d’études et de métier, proposez lui de l’aide et du soutien dans la recherche d’informations, laissez votre ado décider afin de ne pas décider à sa place, intéressez vous à ses intérêts et talents et surtout restez optimiste par rapport à l’avenir en discours et en actes !

Et n’oubliez pas :

Dans la vie on ne regrette que ce qu’on a pas fait !  Jean Cocteau

Cet épisode est proposé par Nathalie MORAND

À la question « pour préparer ton avenir à qui fais-tu confiance » les jeunes désignent souvent les adultes de leur entourage, parents et familles proches comme des personnes dignes de confiance. Vous êtes donc considéré comme un guide dans l’orientation de ses enfants, sans parfois en avoir pleinement conscience !

Les conditions d’une influence parentale effective

Trois conditions sont néanmoins nécessaires pour que cette influence parentale soit effective:

  1. des liens forts doivent être entretenus de façon constante et durable.
  2. Le parent doit être considéré comme crédible par l’adolescent sur le plan relationnel ainsi que sur le plan des connaissances, des expériences et des compétences. Pour être crédible, un parent doit être reconnu par le jeune comme apte à comprendre sa réalité, ainsi qu’à présenter un parcours de vie scolaire et professionnel qui facilite sa compréhension des réalités d’un adolescent. Cela peut se traduire par l’atteinte d’un certain niveau de scolarité ou tout simplement par des expériences et des difficultés que vous avez traversées.
  3. Enfin, le parent doit être congruent, autrement dit faîtes en sorte que votre comportement reflète votre pensée.

Apprendre à exprimer votre envie de faire équipe avec lui, faire l’effort d’entrer dans son monde, témoigner votre intérêt pour initier la meilleure compréhension mutuelle sont les fondements pour instaurer une vraie complicité et créer les conditions favorables à cette orientation co-construite.

Pour pouvoir communiquer au mieux avec votre enfant et parler d’orientation, il est important de réfléchir sur sa posture de communiquant et d’apprendre à s’écouter pour pouvoir écouter l’autre.

Les questions à se poser avant d’entamer le débat

Avant d’entamer un débat d’idées sur l’orientation avec votre ado, posez-vous les questions suivantes :

Est-ce que je crains de discuter de ce sujet parce que je ne partage pas les mêmes idées ?

Est-ce que je vais lui dire que je connais les choses mieux que lui et qu’il n’a rien à m’apprendre ?

Est-ce que je vais prendre son opinion divergente de la mienne comme un manque de respect envers qui je suis ?

Est-ce que je risque de m’énerver et d’interrompre le débat ?

Est-ce que je suis capable de reconnaître et d’accepter son point de vue ?

Est-ce que je suis capable de reconnaître qu’il a de bonnes idées et le lui dire ?

Est-ce que j’ai du plaisir à discuter avec lui ?

Fixer le rendez-vous avec votre enfant

Après ce petit tour d’introspection, vous êtes prêt à proposer à votre ado de parler d’orientation.  Vous pouvez par exemple lui proposer un rendez-vous régulier pour parler de ce thème, car il est essentiel que vous lui accordiez un temps de qualité. Trouver un lieu extérieur à votre domicile, un endroit qu’il affectionne où vous ne pourrez pas être dérangé afin de créer les conditions les plus favorables à l’échange et afin d’établir un climat de compréhension mutuelle. Vous êtes prêt et avant d’entamer le dialogue n’oubliez pas !

 « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent » Antoine de Saint-Exupéry

« Grand est celui qui n’a pas perdu son cœur d’enfant ” Meng-Tsen

Cet épisode est proposé par Nathalie MORAND

Votre rendez-vous « orientation » avec votre enfant est pris et vous êtes donc prêt à parler avec lui. Afin d’établir une relation dans un climat de confiance il est important d’installer ce champ relationnel avec empathie.

S’accorder soi-même

Bien sûr vous avez pensé au contenu de votre discussion, votre objectif, l’ordre du jour, les questions mais prenez le temps d’accorder votre corps, votre voix, votre attitude comme le musicien prend le temps d’accorder l’instrument qui va s’exprimer, c’est-à-dire en l’occurrence vous, votre corps et votre voix porteurs d’informations et d’émotions.

Gardez bien en tête cette règle fondée sur des études qui mentionnent que lorsque vous vous exprimez 55% de la communication est visuelle, par l’expression du visage et du langage corporel, 38% de la communication et vocale, par l’intonation et la clarté de la voix et 7% de la communication est verbale, par la signification des mots

Le verbal et le non-verbal

Pour engager l’échange, il est à ce titre judicieux de se synchroniser volontairement « non verbalement » et « verbalement » pour créer ce climat de confiance mutuelle car implicitement, c’est dire à votre enfant je suis totalement présent, je te vois, je te reconnais et cela ne pourra que renforcer son estime de soi.

Se synchroniser au niveau non verbal ne consiste pas à mimer votre enfant car cela l’agacerait fortement, mais si votre enfant est assis asseyez-vous en face de lui s’il est debout, restez debout.  Regardez-le dans les yeux, sans toutefois le fixer avec insistance.

Prêtez ensuite attention à ce que votre ado exprime non verbalement ce qui vous donne des indications pour la conduite de votre entretien  : observez sa respiration, sa posture, les mimiques, les micromouvements de son visage , les mouvements de ses yeux ; cette qualité de présence à votre enfant facilite la communication.

Abordons maintenant la synchronisation verbale et para verbale

Synchroniser le verbal et le para-verbal

Concentrez-vous à présent sur la synchronisation verbale et para verbale. Pour y parvenir portez votre attention aux mots utilisés par votre enfant. Emploie t-il un vocabulaire visuel ? vous l’entendez souvent dire «je vois bien ce que tu veux dire… «  est-il auditif ? Dit-il « j’entends bien ce que tu dis » est-il  kinesthésique dit-il « je ressens bien ce que tu veux dire… » et parlez-lui avec un langage visuel s’il privilégie le canal visuel, avec des mots auditifs, s’il privilégie ce canal et en termes kinésiques s’il y est plus sensible. Prêtez également attention au rythme de sa voix à la tonalité, au ton privilégié et accordez-vous pour favoriser l’unisson entre vous !

Le discours

Maintenant, intéressons-nous au discours :

-N’hésitez pas à parler de votre travail pour lui permettre de partir à la rencontre de la vie professionnelle. Expliquez-lui le fonctionnement d’une entreprise, votre profession afin qu’il commence à côtoyer la réalité d’un métier.

– N’hésitez pas à valoriser les qualités de votre ado ; partagez votre perception de ses compétences, illustrez-les afin de le guider vers une meilleure connaissance de soi

– N’hésitez pas à valoriser ses efforts, ses réussites et n’oubliez pas que la valorisation souveraine c’est ce temps de qualité que vous passez avec votre ado car cela exprime « je m’intéresse à toi » !

Cet épisode est proposé par Nathalie MORAND

C’est une difficulté ressentie par de nombreux élèves. Ils savent leur leçon, ont fait des exercices, mais sont en difficulté au moment de l’évaluation car ils ne retrouvent pas ce qu’ils ont appris. Ils ne font pas le lien entre le cours d’un côté, et l’exercice ou la question qui est posée de l’autre.

Les techniques vues précédemment pour mettre du sens sont pertinentes pour résoudre cette difficulté. S’être posé des questions, avoir créé de nouveaux liens entre les connaissances, les avoir organisées différemment, permet de se préparer à plus de questions de réflexion. Réfléchir consiste en effet à aller chercher dans ses connaissances la réponse à une question. C’est une compétence qui s’entraîne.

Pour les plus jeunes, les jeux de type « enquête policière » constituent un bon entraînement.

Un crime a été commis, et le texte qui raconte ce qui s’est passé donne des indices. L’enfant doit lire en cherchant ces indices. Par exemple : il y a des miettes sur la scène de crime, et un des personnages est tout le temps en train de manger des gâteaux. Ces jeux sont de bons exercices pour entraîner le jeune lecteur :

– à lire en ayant un objectif : il cherche des informations en lien avec ce qui est dit sur le crime. Par exemple, qu’il y a des miettes près de la victime : qu’est-ce qui peut bien faire des miettes?

– à faire des liens entre les informations. Par exemple, le lien entre les miettes et le fait de manger des gâteaux.

Pour les plus âgés, la recherche d’indices doit être anticipée dès l’apprentissage de la leçon.

Il doit chercher à quelle question répond ce qu’il est en train de lire.

En Sciences, en Histoire, il peut commencer par des questions simples. Si la leçon de SVT explique qu’il y a deux types d’éruptions volcaniques, effusive et explosive, la question de base sera : quels sont les différents types d’éruptions ? Ce sont d’ailleurs des questions que les parents posent naturellement quand ils font réviser les leçons. Ce procédé est bien plus efficace que la récitation, cela a été dit dans un précédent épisode de podcast (enfin il me semble !).

En mathématiques, pour les formules en Sciences, en latin, l’entraînement à la recherche d’indices est plus complexe. Il est également très formateur pour l’esprit. Ce n’est pas un hasard si le latin et le grec, puis les mathématiques, ont été des matières reines pour la formation et l’évaluation des élèves.

La question à se poser est : qu’est-ce qui me permet de savoir que je vais pouvoir utiliser cette formule ou cette règle ? Il s’agit de s’entraîner à repérer, dans les exercices et problèmes, les indices qui permettent de faire le lien avec une formule.

Exemple typique : en géométrie, dès qu’il y a un angle droit, l’élève doit penser au théorème de Pythagore. Des nombres comme 25 ou 36 doivent tout de suite évoquer un nombre au carré. En physique, le fait qu’une vitesse soit donnée dans un énoncé doit faire penser à toutes les formules vues en cours qui contiennent la vitesse.

L’objectif est donc d’apprendre dans les deux sens :

– quand une formule est donnée, je sais chercher les éléments qui permettent de faire

le calcul. C’est ce que la plupart des élèves savent faire.

– quand elle n’est pas donnée, je sais identifier les éléments qui permettent de deviner quelle formule je dois utiliser. Les élèves pensent moins souvent à faire cela.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Bien souvent, les leçons s’enchaînent sans que les élèves ne fassent de liens ou dégagent une logique d’ensemble. Les enseignants déplorent le fait qu’ils oublient un chapitre sitôt l’évaluation terminée, et ne font pas de liens avec les chapitres suivants.

Comment faire pour y remédier ? Comment donner du sens à une leçon, puis plusieurs chapitres d’une matière ?

Une technique consiste à « déconstruire » l’organisation des leçons.

L’objectif est de trouver une autre logique, une autre organisation des connaissances que celle proposée par l’enseignant. Cela peut être fait pour une leçon, pour un chapitre, voire pour plusieurs chapitres d’une même matière.

L’idée est de faire une carte mentale sur une notion transversale.

Par exemple, en Histoire, on utilise le fait que certains personnages sont récurrents. On fait alors une carte mentale sur l’un d’entre eux. Par exemple, avec le cours à portée de main, on fait une carte sur le général de Gaulle, en y plaçant tout ce qu’on a vu sur lui. L’élève va aller « piocher » des informations dans différents chapitres pour les articuler différemment.

C’est une carte qui se fait au brouillon, le cours sous les yeux, sans consacrer de temps à l’esthétique. Cependant, l’élève pourra décider de mettre au propre une carte dont il juge qu’elle l’a bien aidé à comprendre un chapitre et en avoir une vision globale.

Un élève qui n’aime pas les cartes mentales peut faire cet exercice en rassemblant sur une page tout ce qui concerne une notion, en cherchant à organiser les informations différemment.

Si l’élève rédige ses cartes en utilisant également son manuel et quelques vidéos choisies sur Internet, il agrégera les connaissances bien plus efficacement que s’il se contente de lire son cours, puis lire le manuel, puis visionner quelques vidéos.

Cet exercice va conduire l’élève à se poser des questions, et à chercher les réponses pour compléter sa carte ou sa fiche. Il va progressivement mettre du sens dans les informations, en les organisant d’une façon différente.

Il arrive que des élèves disent qu’ils comprennent au moment de l’évaluation, en réfléchissant aux questions. Ce « symptôme » révèle le fait qu’ils ne se sont pas assez questionnés, les questions émergeant au moment de l’évaluation, donc trop tard. Cet exercice de réorganisation des informations sur une notion va l’entraîner à ce questionnement.

L’objectif est toujours de changer l’angle de vue sur la leçon, de créer de nouveaux liens.

C’est ainsi que le sens va jaillir. Et l’intérêt suit naturellement.

Par exemple : la notion de « dorsale océanique » apparaît dans plusieurs leçons du programme de SVT de 4ème. Faire une carte mentale rassemblant tout ce qu’on a appris sur cette notion, en ayant le cours et le manuel sur les yeux, permet à la fois

– De faire des liens entre les leçons

– De réactiver les connaissances plus anciennes, si les leçons se sont étalées sur l’année scolaire.

Ensuite, regarder une vidéo éducative en ayant pour objectif de compléter ce qu’on a écrit sur les dorsales océaniques rend le visionnage utile. Il permet de compléter et ancrer les connaissances.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Une leçon est un ensemble cohérent de connaissances faisant partie d’un thème précis, plus ou moins large. Par exemple : une leçon d’Histoire au lycée sur la Guerre froide, une leçon de 4ème sur le volcanisme. L’enseignant a construit son cours en suivant une certaine logique, et les élèves ont une tendance naturelle à l’apprendre dans l’ordre, en suivant cette logique. Souvent, les questions posées en évaluation contiennent des mots-clefs permettant de faire un lien direct avec la partie du cours dans laquelle se trouve la réponse. L’élève qui a appris sa leçon peut alors s’en sortir. Le problème est qu’au fil des années, les attentes changent, et cette façon linéaire d’apprendre ne suffit plus. De plus, elle est souvent source d’ennui, lorsque les élèves se contentent d’apprendre leur cours depuis le début jusqu’à la fin. Comment faire, alors, pour mettre du sens dans une leçon et la rendre attrayante pour bien l’apprendre ?

Première méthode : illustrer le cours

Cela consiste à chercher des photos, des illustrations, afin d’avoir plus de supports visuels sur la leçon. Mettre une image sur un mot permet à tous les élèves de comprendre la signification de ce mot. C’est valable même pour ceux qui, par la suite, n’utilisent pas leur mémoire visuelle. L’image est là au tout début du processus de compréhension, pour donner du sens.

C’est encore mieux de proposer plusieurs images, d’avoir plusieurs exemples. Ainsi pour le terme « clef de voûte », dans un cours d’Histoire sur la construction des églises, on pourra chercher différentes photos, des schémas, des peintures,.. Internet est une parfaite ressource pour cela, en plus du manuel scolaire.

Lorsque l’enfant a vu plusieurs images, laissez-lui le temps de repenser à ce qu’il vient de voir. Ce temps d’évocation mentale est la clef pour que le cerveau enregistre la nouvelle connaissance. Ce principe est valable aussi pour le visionnage d’une vidéo : il faut lui donner le temps de repenser à ce qu’il vient de regarder.

Pour un mot qui ne peut pas être illustré, trouvez différentes phrases qui l’emploient. Par exemple, plusieurs phrases avec le mot « onéreux », dans différents contextes : « j’économise pour faire un voyage onéreux », « après l’orage, j’ai dû faire des réparations onéreuses sur ma toiture». C’est en pensant à ces phrases concrètes que l’enfant mettra petit à petit du sens sur le mot.

Deuxième méthode : les questions naïves

Bien souvent, les élèves savent répondre à des questions assez élaborées sur leur cours, mais sont embarrassés par une question toute simple. C’est le signe d’une compréhension superficielle.

Par exemple, un élève sait quel type d’éruption caractérise le volcan du Poas au Costa-Rica, mais ne sait pas placer le Costa-Rica sur une carte du monde. Cela révèle qu’il a appris un nom de lieu sans mettre de sens sur ce lieu.

Ou bien il connaît les dates de différents évènements de la 2ème guerre mondiale, mais a besoin de réfléchir un instant pour savoir lequel a eu lieu avant l’autre. Cela montre qu’il a appris les dates sans mettre de sens, et sans se questionner sur les relations de cause à effet par exemple.

Pour trouver ces questions naïves, imaginez ce que demanderait un enfant, ou quelqu’un qui ne connaît rien au sujet. Les questions de base sont aussi pertinentes : Qui est-ce ? Où est- ce ? Comment fait-on ? Quand est-ce que cela a eu lieu ?

Un bénéfice secondaire de ces astuces permettant de mettre du sens sur une leçon est qu’elles la rendent moins ennuyeuse.

Quand un simple mot évoque tout de suite beaucoup de choses connues, l’intérêt est stimulé. D’un coup, le Costa Rica devient ce pays d’Amérique du Sud, à la végétation luxuriante, où pousse le café que les parents boivent le matin, et où se trouve un volcan qui a des éruptions explosives. Des liens se sont créés. Le savoir acquiert du sens. La compréhension et la mémorisation se mettent en place.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Les enseignants déplorent une baisse de la culture générale des élèves. Ils observent un savoir parcellaire, sans organisation ni hiérarchisation des informations. Les élèves ne donnent pas de sens à leurs connaissances, ils se contentent de juxtaposer des informations.

En même temps, les vidéos éducatives, sur les réseaux sociaux, remportent un grand succès. Elles traitent de l’Histoire, des sciences, de l’orthographe… le plus souvent avec un montage dynamique, de l’humour, des faits frappants. Elles sont le plus souvent très courtes, quelques minutes.

N’est-ce pas paradoxal ? Un manque de culture malgré un visionnage parfois intensif de vidéos qui diffusent du savoir ?

Cela ne l’est en fait pas tant que ça. Construire son savoir, sa culture générale nécessite :

– Premièrement de mettre du sens dans ce qu’on voit, entend ou fait ;

– Deuxièmement de le relier à quelque chose qu’on connaît déjà.

Regardons de plus près ces deux étapes.

Premièrement, pour donner du sens, il est nécessaire de passer par un temps d’évocation mentale de ce qu’on est en train de lire ou regarder.

Prenons un contre-exemple : ce qui se passe lors du « binge watching ». Cette expression désigne le fait de regarder des séries télé en continu, sans s’arrêter. Regarder à la suite les 15 épisodes constituant une saison d’une série, ce qui peut durer 6 heures, est du binge watching. L’inconvénient de cette façon de consommer des programmes audio-visuels est qu’elle ne donne pas le temps de penser à ce qu’on est en train de regarder. Les images défilent, de même que les dialogues, sans que le cerveau ait le temps d’imprimer.

Conséquence : tout ce qui a été vu et entendu ne s’inscrit pas dans la mémoire. A la fin du visionnage, la personne sera bien en peine de raconter en détail tout ce qui s’est passé. Il lui restera la trame et quelques scènes qui l’ont frappée. Cela ne l’a pas empêchée de prendre du plaisir. Simplement, il ne lui en reste rien après coup.

C’est une première raison pour laquelle un ado qui a regardé pendant des heures des vidéos qui ont pourtant un intérêt pédagogique, n’en retient pratiquement rien. Son cerveau n’a pas eu le temps de se l’approprier. Il lui aurait fallu du temps pour « coder » ce qu’on lui présente.

Deuxièmement, construire son savoir nécessite de faire des liens entre les informations.

Comprendre quelque chose consiste en effet à le relier à quelque chose qu’on connaît déjà. C’est tout le travail de l’enseignant que d’ajouter de nouvelles connaissances en les rattachant à ce qui a été vu auparavant. Ainsi, un élève qui regarde une vidéo qui raconte une anecdote amusante sur le général de Gaulle lorsqu’il était à Londres, n’en fera rien et l’oubliera vite s’il ne fait pas un lien avec qui était le général de Gaulle, ce qu’il faisait à Londres, quand, pourquoi, etc. Tout se passe comme si les briques de construction d’un édifice étaient éparpillées sur le sol, au lieu d’être assemblées entre elles avec un plan d’ensemble.

Nous verrons dans les épisodes suivants comment faire pour rendre ces vidéos, dont les ados sont friands, utiles à la recherche de sens et à la construction du savoir.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Dans un autre épisode  « Les fiches de révision, est-ce vraiment utile ? » nous avons vu que, pour être utile, la fiche de révision doit vous permettre de réaliser au moins l’une des trois opérations mentales indispensables aux apprentissages : comprendre, mémoriser et réfléchir.

Pourquoi faire des fiches vous aiderait-il à mieux comprendre et réfléchir ? 

Dans cet article, je vous propose de :

• Vous rappeler ce qu’il faut faire pour comprendre et pour réfléchir, 

• Voir en quoi les fiches peuvent vous apporter une aide précieuse,

• Vous présenter différents types de fiches pour enrichir vos méthodes de travail

Comprendre et réfléchir

Qu’est-ce que « comprendre » ?

Il existe 5 questions qui permettent d’approfondir la compréhension, elles peuvent être posées quel que soit le contenu du cours.

« C’est quoi ? » Cette question permet de définir la notion : la formule du théorème en mathématique, le concept en SES ou en philosophie… Définir suppose de connaitre le sens de chacun des termes employés

« Pour quoi faire ? » Se poser cette question suppose d’anticiper l’usage concret de ce que vous voulez comprendre.  Quel type de problème cette connaissance va-t-elle vous permettre de résoudre ?

« Comment ? » Quelle est la démarche à suivre pour utiliser cette connaissance ? Comment introduire ce concept dans une dissertation ? Comment utiliser cet outil mathématique dans un exercice ? Il s’agit de maitriser le mode d’emploi pratique de la notion ou de l’outil concerné.

« Avec Quoi ? » C’est parce que vous aurez une vue d’ensemble du sujet que vous pourrez organiser vos connaissances et les réutiliser au moment opportun. Il s’agit donc de remettre cette notion ou cet outil dans son contexte : chapitre du cours, mouvement de pensée, contexte historique … La mémoire fonctionne par liaisons et par associations : Avec quelle autre connaissance pouvez-vous mettre celle-ci en relation ?

« Pourquoi ? » D’où vient cette notion ? Quelle est la démonstration de ce théorème ? Pourquoi cet outil a-t-il été conçu ? Il s’agit de développer une curiosité pour les conditions d’apparition de cette connaissance. Ces informations constitueront des liens supplémentaires pour la mémoriser.

Alors, pourquoi les fiches de révision vous permettraient-elles de mieux comprendre ?

Tout simplement parce que faire une fiche vous conduit à répondre aux 5 questions de la compréhension. Il s’agit donc d’une démarche concrète et efficace pour approfondir vos connaissances et savoir-faire.

C’est pourquoi utiliser une fiche toute prête n’a pas la même efficacité.

 Qu’est-ce que « réfléchir » ?

Réfléchir consiste à mettre en lien un problème présent avec des connaissances mémorisées.

Plus vos connaissances seront hiérarchisées, structurées et organisées, plus vous serez capable de retrouver les outils et les notions dont vous avez besoin en fonction des problèmes qui vous sont posés.

Alors, pourquoi les fiches de révision vous permettraient-elles de mieux réfléchir ?

Parce que cela vous conduit à organiser et à trier vos connaissances. Ainsi, quand vous devrez répondre à une question, rechercher dans votre mémoire la connaissance appropriée sera plus facile.

Les différents types de fiches

La fiche de cours

On connait tous la fiche la plus classique, celle qui permet de résumer le cours. 

Elle vous oblige à répondre à 3 des 5 questions de la compréhension « C’est Quoi ? » « Pourquoi ? » et « Avec Quoi ? ».

Ainsi vous synthétisez vos connaissances en ayant le souci de mettre en évidence les définitions, les démonstrations et les faits importants et les liens qui existent entre eux.

A vous de trouver la mise en page et les codes qui vous conviennent pour rendre cette fiche attrayante. Il est important de savoir que l’on a une meilleure vision globale sur une fiche A4 présentée à l’horizontal.

Une autre forme intéressante pour les fiches de synthèse est la carte mentale, encore plus visuelle et permettant de mettre en évidence les liens entre les informations.

La fiche méthode

Elle vous conduit à répondre aux questions « C’est Quoi ? » « Pour quoi faire ? » et « Comment ? ».

Vous établissez clairement la définition d’un outil (théorème, loi, règle, concept…), l’usage concret que vous pouvez en faire et la démarche pour l’utiliser. Par exemple, vous pouvez décrire une formule de maths et comment l’appliquer dans un exercice type.

La fiche analyse ou questions

Elle vous permet de répondre aux questions « Pour quoi faire ? » et « Avec Quoi ? ».

Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

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Les fiches de révision, est-ce vraiment utile ?

➡️ Complétez vos connaissances sur le sujet de la réussite scolaire et des apprentissages

Dans cet épisode nous vous présentons les différentes possibilités de réponses formulées par les formations à l’étape 3 de Parcoursup. Nous vous expliquons quand et comment vous organiser au mieux pour répondre.

Les dates de cet épisode sont celles de 2023.

✅ DANS CET ÉPISODE NOUS ABORDONS :

  • les dates 2023 
  • les réponses des formations en apprentissage
  • les réponses des formations sélectives
  • les réponses des formations non sélectives